Eschyle, Spinoza et Wharton dessinent trois visions complémentaires du rapport entre individu et communauté : le héros de la cité, le sujet de l’État moderne et le moi singulier face aux normes sociales.

La tolérance, élevée au rang de vertu moderne, se révèle fragile : tolérer l’intolérance revient à s’abolir soi-même, tandis qu’interdire l’intolérance risque de devenir une nouvelle censure.

Du triomphe du libéralisme décrit par Fukuyama aux critiques de Marx, Nietzsche et Michéa, se dessine un paradoxe : système universel ou mécanique d’aliénation, le libéralisme oscille entre promesse d’émancipation et dérive de l’homme réduit à ses intérêts.

Pascal oppose à l’orgueil cartésien de la raison la certitude première du cœur : ce n’est pas la démonstration qui fonde nos vérités, mais une évidence intime qui rend possible toute raison.

Une « politique du désir » n’est pas l’obéissance brute aux caprices de la foule : délivrée sans mesure, la démocratie enfante la démagogie et le tyran. L’art politique consiste à hiérarchiser et guider les désirs vers la justice—favorisant l’epithumia pacifiée (le « doux commerce ») contre le thumos rivalitaire—pour viser non l’angélisme moral, mais la paix publique et l’équilibre du bien commun.

Cet épisode explore la conception du désir comme puissance créatrice : loin d’être manque ou simple besoin, il est production de réalité et agencement de mondes, selon Nietzsche, Deleuze et Guattari.

Nietzsche montre que nos idées naissent de la volonté de puissance : il critique le faux objectivisme, relit la “vérité” comme interprétation, oppose scepticisme et dogmatisme, et plaide pour un scepticisme actif, courageux et affirmatif.

le désir, à la fois menace et moteur, doit être jugé moins par l’objet que par sa force et sa constance : entre intempérance et fermeté (Sénèque), thumos à discipliner et débat Socrate/Calliclès, il prépare la critique nietzschéenne des désirs réactifs (ressentiment).

La théorie augustinienne des trois libido demeure une référence majeure dans notre compréhension du désir

Chez Platon, le désir est le manque qui nous met en marche : il nous arrache aux ombres, nous fait gravir l’échelle d’Éros vers l’Idée du Bien — mais la pléonexie, elle, nous condamne au tonneau sans fond.

Sommes-nous vraiment « libres d’aimer »—libérer l’amour ou nous libérer de l’amour, entre union libre, consentement et mariage par amour ?

Observer n’est pas connaître — mais sans observation, on ne connaît rien : de Platon à Kant, comment accorder l’œil et le concept.

La science nous donne des lois universelles—mais nous parle-t-elle vraiment du réel auquel nous obéissons ?”

Et si la loi ne tirait pas sa force de la justice, mais seulement d’elle-même ?

Philosopher, c’est soigner son âme dès maintenant : à tout âge, fais silence au “On” et écoute ce que le temps te demande.

Travailler, oui — mais pour quoi : pour une œuvre qui nous ressemble, ou pour la machine qui nous absorbe ?

La technique : don divin qui libère, ou fardeau prométhéen qui nous condamne ?

On ne naît pas humain : on le devient — par la liberté qui nous élève au-delà de l’instinct.

Et si la raison n’était que la pointe émergée — quand le corps, lui, crée en profondeur ?

Ventre, cœur, tête : qui tient vraiment les rênes — le plaisir, l’orgueil… ou la raison ?